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Sixième série
Sixième série
À un jeune sâdhak qui devint plus tard professeur au Centre d'Éducation.*.
1
J'espère et je crois que Ton travail ne dépend pas des êtres humains.
Non, il ne dépend pas du tout des êtres humains. Ce qui doit se faire, se fera en dépit de toutes les résistances possibles.
N'y a-t-il aucun moyen d'unir ma volonté à la Tienne? Peut-être »'as-Tu pas de volonté particulière parce que Tu ne veux rien avoir.
Je sais parfaitement bien ce que je veux ou plutôt ce qu'est la Volonté divine, et c'est cela qui triomphera avec le temps.
Ce que nous voulons apporter à la terre ne peut guère s'appeler une révolution, quoique ce sera le plus merveilleux changement que l'on ait jamais vu ; en tout cas cela ne peut en aucune façon être comparé aux révolutions sanguinaires qui déchirent bien inutilement les pays sans amener grand changement après elles,
*Cette serie est divisee en treize parties, par rubriques, comme dons la première édition, mais les lettres sont ici disposées dans l'ordre chronologique. Elles ont été écrites entre 1933 et 1949, la plupart entre 1933 et 1935- Page – 151 puisqu'elles laissent les hommes aussi menteurs, aussi ignorants, aussi égoïstes qu'auparavant.
J'espère qu'un jour viendra où l'on verra le Divin tout naturellement comme on voit les choses terrestres et il n'y aura alors aucun besoin de crier: "Le Divin est partout" — ce sera une expérience normale.
Si la réalisation se bornait à cela, ce serait peu de chose. C'est une transformation intégrale de la vie terrestre qui est prévue.
Mère adorée, je sens à chaque instant qu'une transformation immense se fait en moi- N'est-ce pas vrai?
C'est tout à fait exact. Mais il me semble aussi que même les formes extérieures, les apparences changent plus que tu ne le dis. Seulement ce n'est pas très visible, parce que cela se fait normalement, selon la loi de la vérité des choses et non arbitrairement par quelque décision mentale.
Certainement la Grâce Divine est toujours à l'œuvre, c'est le monde matériel et les gens qui l'habitent qui n'en veulent pas !
Qu'est-ce que le Divin veut de moi? Page – 152 Il veut que tu te trouves toi-même d'abord ; qu'avec ton vrai être, ton être psychique, tu maîtrises et tu gouvernes l'être inférieur, et alors tu occuperas tout naturellement ta propre place dans la grande Œuvre Divine.
Ou est mon être vrai ?
Plus loin au-dedans ou plus haut, par-delà les émotions, au-delà du mental.
Je suis indigné. Mère, parce que je ne puis pas trouver mon "moi" ; dès que j'essaye de le faire. Je ne trouve rien de plus que ce corps, qui est comme un repaire de pensées banales et de désirs irréguliers.
Il faut persister sans se laisser décourager, et tout d'abord refuser de reconnaître ce corps comme son "moi". En effet, que serait-il sans le sentiment et la pensée qui l'animent ? une masse inerte et sans vie.
Mère. quelle est la chose qui peut me rappeler toujours que je vis une vie spirituelle ?
Le sentiment de la Présence Divine en toute chose et toujours.
Tu as dit dans Tes "Entretiens" qu'on doit être conscient d'abord et avant tout, pour se préparer au yoga. Page – 153 Être conscient de la Présence Divine en nous est notre but ; je ne vois pas comment je peux être conscient dès d'abord.
Je n'ai pas dit : "Conscient de la Présence Divine", j'ai dit "conscient", c'est-à-dire qu'on ne vive pas dans l'ignorance totale de ce qui se passe en soi.
Je ne puis pas accepter les événements d'un cœur paisible.
C'est pourtant indispensable pour le yoga ; et celui qui a un aussi grand but que celui de s'unir au Divin et de le manifester, comment peut-il être affecté par toutes les futilités, toutes les niaiseries de la vie ?
Il y a des gens qui disent qu'il faut s'unir intimement avec la nature extérieure pour pouvoir goûter la joie (fui se cache habilement dans le monde manifesté.
Je ne pense pas que ce soit exact ; l'union avec la nature extérieure apporte bien plus sûrement la douleur que la joie !
Si tu étais un homme de ce monde, comme tu dis, tu ne serais pas ici ; tu serais dans le monde. Ce sont certains éléments de l'être qui restent attachés à leurs anciennes activités et refusent de changer. Il faudra bien qu'ils cèdent et qu'ils soient transformés, un jour ou l'autre. Page – 154 Je le demande. Mère, de nouveau, qu'est-ce que c'est qui divise mon être ?
Le conflit est entre ce qui aspire à la conscience — la partie "sattwique" de l'être — et ce qui se laisse envahir et gouverner par l'inconscience — la partie "tamasique" de l'être —, entre ce qui pousse vers le haut et ce qui tire vers le bas et qui est, par conséquent, soumis à toutes les influences extérieures.
Mère, Ton monde peut me blesser, mais il ne peut me donner aucune jouissance ; moi aussi, je ne veux pas en avoir.
C'est bien d'être au-dessus des jouissances que le monde peut donner, mais pourquoi accepter d'être blessé par lui ?
Je n'aime pas cette vie qui ne s'attache à rien.
Si vraiment tu n'es plus attaché à rien, c'est une grande réalisation yoguique et lu aurais tort de t'en plaindre.
Le monde entier est contre moi et je me désespère.
Pourquoi veux-tu que le monde entier soit contre toi? C'est enfantin.
Mon mental physique n'est pas encore convaincu que la vie humaine soit capable de surpasser toutes ses souffrances et même la mort. Page – 155 Il se peut que la vie humaine en soit, en effet, incapable ; mais pour la vie divine rien n'est impossible.
Est-ce qu'il est étrange qu'on devienne dégoûté de ce monde ? La répétition du même cycle, c'est la mort elle-même.
C'est une façon de voir; mais il y en a une autre par laquelle on s'aperçoit qu'il n'y a ni deux choses ni deux moments semblables dans le monde et que tout est en perpétuel changement.
Je ne comprends pas une phrase qui se trouve dans Tes Prières : "et que tous sont égaux — d'infimes grains de poussière ou d'identiques étoiles — en face de l'Éternité. "
Toutes les étoiles (spirituellement parlant) sont les mêmes. Je veux dire qu'on peut appeler les êtres humains des grains de poussière si l'on veut, ou bien qu'on peut les considérer comme des étoiles ; dans les deux cas ils sont tous semblables en taille et en valeur en face de l'Éternité-
2
Mère chérie, guide mes pas, éclaire mon esprit, et ne laisse, je Te prie, aucune distance entre Toi et moi. Page – 156 Moi aussi, je ne veux aucune distance entre nous. Mais il faut que la relation soit vraie, c'est-à-dire basée sur l'union dans la conscience divine.
Ouvre ton cœur encore plus, encore mieux et la distance disparaîtra.
Il faut briser cette prison qui me sépare de Toi et du Divin. Ô Mère, je ne sais pas ce que je dois faire.
C'est dans une calme et persévérante volonté que cela peut s'accomplir.
Que mon être entier ne soit que cet amour qui veut se donner, et qui me mène vers Toi.
Garde cette aspiration et tu es sûr de la victoire ; tu m'aimeras un jour d'un amour qui te remplira de force et de joie.
Ma Mère, avec toute ma bonne volonté et tous mes efforts je veux réaliser cet amour que Tu as prévu avec Ta vision divine.
Je serai toujours avec toi dans ton entreprise. Page – 157 Ma chère Mère, je n'écris pas que je T'aime, et que je T 'appartiens, il faut que je le prouve par mon action ; sans cela ce seraient des mots sans valeur, derrière lesquels un homme cherche un refuge ou une protection. Mais quand même je reste toujours Ton enfant.
C'est bien — tu es en effet toujours mon enfant et je compte que tu deviendras de plus un bon enfant qui pourra me dire en toute sincérité et vérité : "Je T'aime et je suis à Toi pour l'éternité." Mes bénédictions.
Ô Mère, prends-moi avec Toi; je T'érigerai pour toujours dans mon cœur, et je ne pourrais pas supporter de Te perdre.
Il n'est pas question de me perdre. Nous portons en nous une conscience éternelle et c'est de celle-là qu'il faut devenir conscient.
Quelle que soit la raison, dès que ma conscience Te perd je deviens sans joie et sans énergie.
À aucun moment je ne t'oublie. N'est-ce point que tu laisses trop d'influences diverses passer entre toi et moi ?
Mère, pourquoi est-ce si difficile de sentir constamment Ta Présence près de moi ? Au fond de mon cœur je sens bien que sans Toi il n'y a pas pour moi de raison d'être ; cependant mon esprit vole ça et là. dès qu'il trouve une occasion. Page – 158 C'est justement pour cela que tu perds le sens de la Présence.
Je suis toujours avec toi, et de devenir conscient de la Présence intérieure est un des points les plus importants de la sâdhanâ. Demande à X, il te dira que la Présence n'est pas un fait de foi ou d'imagination mentale, c'est un phénomène tout à fait concret et aussi réel et tangible à la conscience que le phénomène le plus matériel.
Ma Mère bien-aimée, si je pouvais convaincre mon être ignorant que c'est possible de Te trouver au centre de mon cœur !
Ce n'est pas une question de convaincre ton coeur, il faut faire l'expérience de cette présence et alors tu te rendras compte que, dans ses profondeurs, ton cœur a toujours été conscient de cette présence.
Dépouille-moi de toute l'obscurité qui m'aveugle, et sois toujours avec moi.
Je suis dans toute pensée, toute aspiration que tu tournes vers moi ; car si tu n'étais pas toujours présent dans ma conscience tu ne pourrais pas penser à moi. Ainsi tu peux être certain de ma présence. J'y joins mes bénédictions.
Mère bien-aimée, comment trouverai-je la source de l'Amour <fui me fera sentir que la Présence divine est partout et toujours ? Page – 159 Il faut trouver le Divin d'abord, soit en moi-même, par l'intériorisation et la concentration, soit en Sri Aurobindo et moi-même par l'amour et le don de soi. Une fois que tu auras trouvé le Divin, tu le verras naturellement en toutes choses et partout.
Il y a deux méthodes pour s'unir au Divin. L'une est de se concentrer dans son cœur et d'y descendre assez profondément pour y rencontrer Sa Présence ; l'autre est de se jeter dans ses bras, de s'y blottir, comme l'enfant se blottit dans les bras de sa mère, avec un total abandon, et des deux celui-là me paraît être le plus facile.
Ma Mère chérie, si le Divin se montre à moi en echange de mon amour pour lui et du don de mon âme, alors c'est une chose très facile pour moi.
Non pas seulement l'âme, mais l'être tout entier, sans réserve.
Qui est là pour me retenir loin de Toi?
Toi-même. Il est tout à fait inexact que Je désire rester loin de toi ; mais pour être près de moi, il faut monter jusqu'auprès de moi, et non pas s'attendre à ce que je descende jusque-là. Page – 160 Ma Mère bien-aimée, un jour Tu m'as écrit qu'il mefaut monter sur le plan où Tu Te trouves pour que je puisse T'avoir intimement, et qu'il ne faut pas m'attendre à ce que Tu descendes ici-bas. Mais, Mère, Tu es si grande et Tu restes si haut qu'il me semble presque impossible d'y monter. Il y a un océan de différence entre ces deux plans. Je n 'ose pas rêver au moment où je me trouverai à côté de Toi; Tu resteras toujours plus haut, et j'aspirerai à Toi; je Te suivrai de plan en plan, mais Tu seras toujours loin de moi. Ce tableau ne me paraît pas être mauvais, parce que j'admets qu'il y a une grande joie dans la recherche ; mais c'est vrai que mon cœur sera toujours altéré.
À un certain point de vue, ce que tu dis est vrai ; mais il y a aussi une sorte de renversement de la conscience qui la fait sortir de son état d'aveugle et mensongère ignorance pour entrer dans un état de vérité, et lorsque ce renversement, celte conversion, aura lieu, tu te sentiras toujours proche de moi.
Ma Mère bien-aimée, n'est-il pas possible de Te rencontrer sur quelque plan en dehors de celui du physique ? Je ne veux pas dire en laissant ce corps ; même quand nous possédons notre corps, n 'est-ce pas possible de nous rencontrer sur quelque autre plan supérieur ?
Certainement, cela est tout à fait possible. Mais il faut s'éveiller à la conscience de ces plans. Page – 161 Mère, je veux laisser ce corps tout simplement; c'est le corps qui me sépare de Toi.
Dire que c'est ton corps qui te sépare de moi est une grosse sottise. Il me semble qu'actuellement c'est le contraire, car sans la possibilité de me voir quotidiennement quel contact aurais-tu avec moi dans l'état actuel de ta conscience ? Es-tu capable de me sentir, d'éprouver concrètement ma présence, même lorsque tes yeux physiques ne me voient pas ?Je ne le pense pas, parce que s'il en était ainsi, tu ne te plaindrais pas de la séparation, tu saurais, au contraire, qu'il n'y a pas de séparation et que dans la réalité de ton être nous sommes toujours unis. Croire que si tu quittes ton corps tu seras plus proche de moi, est une grossière erreur ; parce que l'être vital reste ce qu'il est, que le corps soit vivant ou mort, et si l'être vital est, durant la vie, incapable de sentir la proximité, l'intimité profonde, comment peut-on raisonnablement espérer qu'il en sera soudain capable parce qu'il aura quitté le corps ; c'est un enfantillage ignorant. Et cette autre idée que si l'on change de corps, le suivant sera forcément meilleur, est aussi une erreur. C'est seulement quand on a pleinement profité, et jusqu'au bout, de l'occasion de progrès que la vie dans un corps physique représente, qu'on peut espérer renaître dans un organisme supérieur, Toute défection, au contraire, entraîne naturellement une diminution de l'être. Seule la résolution de faire face courageusement, dans cette présente existence, à toutes les difficultés et de les surmonter, est le sûr moyen d'arriver à l'union que tu désires.
Mon seul espoir est de progresser tant que je peux, afin que ma naissance prochaine ne soit pas inutile comme celle-ci. Page – 162 Ce sont des bêtises ; nous n'avons pas à nous occuper de notre prochaine vie, mais de celle-ci qui nous offre, jusqu'à notre dernier souffle, toutes ses possibilités. Remettre à la prochaine naissance ce que l'on peut faire dans cette existence-ci, c'est comme remettre au lendemain ce que l'on peut faire te jour même; c'est de la paresse. Ce n'est qu'avec la mort que prend fin la possibilité de la réalisation intégrale; tant que l'on est en vie, rien n'est impossible.
Ce qui ne peut pas s'acquérir ou se conquérir durant la vie, ne peut certes pas être fait après la mort. C,est la vie physique qui est le vrai champ de progrès et de réalisation.
Mère chérie, il faut que je sois transformé ou que Je cesse d'être.
Il est impossible de cesser d'être ; tout ce qui appartient à l'univers manifesté ne peut pas en sortir excepté par la porte de la libération spirituelle, c'est-à-dire la transformation.
3
Je me demande souvent s'il y a une vérité derrière cette envie de T'approcher.
Oui, il y a la Vérité de l'union parfaite avec le Divin dans une identité de conscience et de volonté.
Ma douce Mère, dis-Tu que je doive surmonter ce désir de T'approcher physiquement ?
Page – 163 Je n'ai jamais rien dit de ce genre. Mais il faut te préparer, te purifier intérieurement pour que cette approche soit utile et profitable.
Si tu dis que je suis là pour toi seul, évidemment c'est égoïste et faux ; mais si tu penses que je suis la pour tous mes enfants, que je les porte dans mon cœur, que Je veux les mener vers le Divin et que je suis affligée quand ils s'en éloignent, alors c'est tout à fait vrai.
Je n'ai pas du tout l'intention de te garder éloigné de moi; je voulais seulement te faire souvenir que tu n'es pas seul à l'Ashram et que J'ai à partager mon temps entre tous ceux qui ont besoin de moi.
Si tu es loin physiquement de moi et que tu penses à moi tout le temps, tu seras sûrement plus proche que si tu es assis près de moi et que tu penses à autre chose.
Mère, comment pourrai-je Te sentir concrètement près de moi, même quand mon corps sera loin de Toi?
Par la concentration de la pensée.
Mère chérie, il y a vingt-quatre heures dans une journée, mais je fie puis rester à Tes pieds que pour quelques secondes; comment puis-je vivre ? Page – 164 Rentre en toi-même, trouve ton être psychique et tu me trouveras en même temps, vivante en toi, vie de ta vie, toujours présente et toujours proche, d'une façon tout à fait concrète et tangible.
Reste bien tranquille, ouvre ta tête et ton cœur à l'in- fluence de Sri Aurobindo et à la mienne, retire-toi profondément clans un silence intérieur (qui peut s'obtenir en toutes circonstances), appelle-moi du fond de ce silence et tu me verras debout au centre de ton être.
Ce n'est pas parce que j'ai interrompu le pranâm deux jours que vous pouviez penser que je n'étais pas avec vous. Partout où vous travaillez, près ou loin physiquement, je suis toujours avec vous dans votre travail et dans votre conscience. Vous devriez le savoir.
Là vie ne m'attirera plus St Je ne sens pas que Tu es avec moi.
Mais je suis toujours avec toi.
Ne laisse pas vide mon cœur, Mère.
Je suis toujours dans ton cœur. Page – 165 L'être psychique est constamment et invariablement en contact avec le Divin et ne perd jamais ce contact. Le Divin est constamment présent dans l'être psychique et celui-ci en est tout à fait conscient.
L'être psychique dort en moi.
L'être psychique n'est pas endormi- C'est le rapport avec lui qui n'est pas bien établi ; parce que le mental fait trop de bruit et le vital s'agite trop.
Mère, si l'être psychique sent toujours la Divine. Présence, pourquoi est-ce que l'être humain crie et se lamente parce qu'il lui manque cette Présence ?
Je t'ai déjà dit que c'est parce que le contact n'est pas bien établi entre la conscience extérieure et !a conscience psychique. Celui chez qui ce contact est bien établi, est toujours heureux.
La souffrance dans laquelle nous nous trouvons prouve que l'être psychique est éloigné du Divin.
Ce n'est pas l'être psychique qui souffre, c'est le mental, le vital et la conscience ordinaire de l'homme ignorant.
Il y a 10 ou 11 ans, j'ai eu une expérience devant Toi et par Toi. Je me trouvais dans une difficulté extrême et je me sentais tout à fait perdu. Page – 166 Soudainement, j'ai senti quelque chose qui montait des profondeurs de mon être, à travers une foule d'obstacles, et quand cette chose est sortie en haut, tout était changé en moi; alors j'étais dans la joie et dans la paix et toutes les difficultés avaient tout de suite disparu. Depuis ce four-là, je n 'ai rencontré aucune difficulté qui puisse barrer ma voie. Qu'était cette chose. Mère?
Certainement c'était l'être psychique, mais il n'est devenu actif qu'à cause de mon intervention.
Maintenant, s'il te déplaît que je te montre tes défauts, je peux très bien cesser de le faire. Mais alors, il ne faudra plus que tu me demandes de te faire progresser, parce que tu ne peux pas d'un côté me demander d'intervenir et de l'autre refuser mon intervention.
Si tu es vexé de ce que je te dis, cela prouve que tu n'as pas le désir de progresser, et par conséquent qu'il n'est pas nécessaire que je te fasse savoir ce qui est à changer en toi.
Je sens. Mère, que Je suis un homme très léger, ne veux-Tu pas me changer ?
Je serais très heureuse de te changer mais est-ce bien sûr que ce qui est léger en toi veuille changer ? Page – 167 Comment veux-tu que je t'aide si tu n'as pas confiance en moi.
Je ne pourrai jamais réaliser complètement cette relation qui existe éternellement, si Tu ne m'y aides pas.
Mon aide est là complète ; tu n'as qu'à t'ouvrir à elle avec confiance et tu la recevras.
Oui, mon aide est avec toi pour dominer tous les mouvements qui sont contraires au Divin.
Je n'ai pas, le moins du monde, l'intention de te pousser dans un coin, et si je n'avais pleine confiance que tu peux surmonter toutes ces difficultés, je ne te les aurais même pas mentionnées. Cela ne sert à rien de dire à quelqu'un : "Vous avez tel défaut", si ce n'est pour l'aider à s'en corriger.
Ce matin je pensais que je recevrais un autre choc de Toi.
Je ne vois pas pourquoi je te donnerais des coups — je n'en donne pas pour le plaisir d'en donner, mais seulement quand ils sont tout à fait indispensables.
Après tout, ma vie entière est consacrée à Toi; je resterai bien tranquille sans regarder ce qui m'ad- vient. Page – 168 Voilà qui est fort bien, mais si tr y ajoutais l'idée que je te connais et t'aime mieux que tu ne le fais toi-même et que je sais mieux que toi ce qui t'est bon — alors ce serait parfait.
Mère joyeuse, je m'étonne en voyant qu'il y a des gens qui croient que Tu appelles les sâdhaks qui ne peuvent pas recevoir Ta Grâce de loin; et que c'est un signe de faiblesse de la part de celui qui Te voit de temps en temps.
Ne t'occupe pas de ce que les gens croient ou disent ; c'est presque toujours des sottises ignorantes. J'admire toujours que les gens s'imaginent pouvoir con- naître les raisons de mes actions ! J'agis pour chacun différemment, selon les nécessités de son cas particulier.
Je ne crois pas que ce sera mal de T'avertir d'une pensée, d'une idée qui persiste en moi, même si cette idée, celte pensée est mauvaise.
Au contraire, ce sera bien de m'avertir immédiatement.
Rien ne vaut une confession pour ouvrir les portes closes. Dis-moi ce que tu as le plus peur de me dire, et tout de suite tu te sentiras plus proche de moi. Page – 169 |